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Portrait #4 Waldo : le Maestro des oiseaux et autres créatures colorées 🐦 - Invasions.fr

Portrait #4 Waldo : le Maestro des oiseaux et autres créatures colorées 🐦

Bonjour Waldo, peux-tu nous en dire plus sur la personne qui se cache derrière ce pseudonyme ? Ainsi que sur le choix de ce dernier ?

39 ans, grand et mince, d'origine normande, vivant à Angers depuis 6 ans, multi-artiste autour du chant, des chroniques, et j'ai encore d'autres choses sous la "mimine". 

Ce choix de Waldo, évidemment je ne te dirais pas comment j'ai abouti là-dessus, mais au moins comment ça a commencé. Quand j'ai commencé à faire du pixel art, j'ai repris l'univers Nintendo qui m'avait bien bercé pendant mon enfance. J'aimais bien Wario, le double méchant de Mario, pour son côté canaille. Et c'est donc pour ça que j'ai commencé à penser à Wario et après, petit à petit, je suis allé vers Waldo.

Quel a été ton premier contact avec l’art urbain ? Qu’est-ce qui t’a donné envie de te lancer là-dedans ?

C'est en 2009 que j'ai posé ma première mosaïque. C'est l'année où j'ai débarqué sur Nantes, je devrais avoir une vingtaine d'années, 25 ans, et j'ai adoré la ville et son histoire. Je voulais tout découvrir, tout savoir sur cette ville qui me faisait kiffer. Et petit à petit, j'ai commencé à m'intéresser et à voir le street art qu’il y avait dans les rues, et notamment des mosaïques de Pacman, donc en pixel art aussi qui avait un peu à droite, à gauche. Il y a avait des nouvelles qui apparaissaient et j'étais vraiment comme un fan. Je l'ai collectionné en photo, j'ai essayé de le repérer les nouvelles. Et puis voilà, à un moment, j'ai vu qu'il y avait un magasin de mosaïques, un grossiste, en plein cœur de Nantes. 

Donc, j'ai acheté mes premières mosaïques. J'en ai fait une que j'ai collé sur du bois. C’était sympa, mais en fait, ce n’'était pas suffisant. Et je me suis dit ben pourquoi pas en coller une dans la rue ? Et c'est comme ça que, près de chez moi, je me suis levée à 3 heures du mat' pour aller coller ma première mosaïque. 

J'ai commencé par le champignon de Mario, puis tout l'univers Mario. Parce que c'était facile pour moi, parce que je pouvais reprendre un pixel est égal à une mosaïque, donc je n’avais pas besoin de créer vraiment. Je pouvais reproduire des modèles en faisant des petites modifications si j'en avais envie. En tout cas c'était facile pour moi pour me lancer comme ça.

Si tu devais définir ton style en 3 mots, lesquels seraient-ils ?

Mon style, en trois mots, c'est difficile. Mais je dirais quand même simple, coloré et inattendu. C'est pour dire que chaque fois, c'est un peu “random”, on ne sait jamais trop ce que je vais faire. 

Peux-tu nous en dire plus sur ton processus de création ?

C'est un peu vraiment ce qui vient à moi dans ma vie. Il y a des trucs qui me bottent et je me dis que ça pourrait être cool si je faisais ça. Des fois, c’était lié aux actualités du moment parce que j'ai fait des mosaïques un peu politiques, mais globalement, c'est un peu ce qui arrive sur mon chemin et que je retiens et c'est parti. 

Pour le processus de création, l'idée, c'est que je ne fais même pas de dessin, peut-être qu'il faudrait des fois, mais en tout cas c'est à partir d'une photo de ce que je veux faire ou autre, que je me mets sous Excel, je transforme toutes les cellules en carré et je colorie les cases pour commencer à préparer un visuel et voir si ça tient le coup. Et quand ça me paraît pas mal, je prends des vraies mosaïques, je les pose pour voir si ça rend à peu près pareil et je fais des modifs. Et puis à un moment, je valide et c'est parti, je peux préparer la mosaïque. 

Peux-tu nous raconter ta première mosaïque (de l’idée jusqu’à sa pose) ?

Je me suis réveillé à 3h du mat' pour faire ça, vraiment, c’était à deux pas de chez moi, avec un escabeau, à l'entrée d’un collège. Je pose la mosaïque sur le mur et je pense qu'elle devait dégouliner un peu parce que la colle était trop liquide. J'ai un peu retenu, je faisais que de la redresser, et puis, à un moment, j'ai un peu lâché l'affaire, je l'ai laissée comme ça. Elle était un peu crado ma première mosaïque, mais c'était le champignon de Mario, il devait y avoir 70 carrés environ. 

Mais après, c'était ça qui était génial. C'est que, le lendemain, de voir que ma mosaïque, mes couleurs, ce truc qui est à la base virtuel, entre dans le monde réel et que ça reste sur le mur, ça c'était génial ! 

Et en fait, depuis, ça ne m'a plus quitté. J'ai toujours fait plein de changements dans ma vie, j’ai voyagé, j’ai changé de boulots et tout ça, mais j'ai toujours gardé la mosaïque à travers le street art, et ça, c'est vraiment mon kiff. Dès que j'arrivais dans une ville, je commençais à mettre des mosaïques. 

Quelles villes et pays as-tu envahis ?

Envahi, c'est un bien gros mot, parce que dans certaines villes, j'ai posé que deux ou trois mosaïques, mais envahi, on pourrait dire au moins Nantes, Angers et Nancy. Je dois y avoir posé au moins une vingtaine à chaque fois. Par exemple sur Angers je suis à une bonne trentaine.

Et après j'en ai mis un peu partout. J'en ai mis par ci, par là, à Poitiers, à Paris j'en ai une dizaine. J'en ai mis un peu ponctuellement à La Gacilly par exemple.

Je commence de plus en plus, d'ailleurs, à essaimer, et cette année, je suis bien parti. Normalement, l'hiver, il fait froid, je ne colle rien et là, je suis assez chaud. Donc, j'en ai déjà posé une quinzaine en ce début d'année. 

As-tu une idée du nombre de mosaïques que tu as posées ?

Je ne dois pas être loin des 200, je pense que je ne dois pas être loin de ça. Alors, elles ne sont pas toutes restées, mais je pense que je suis au moins là-dedans. Parce que je ne fais pas un post à chaque fois, si c'est une mosaïque que j'ai déjà posée et que j'ai juste posé la même dans une autre ville, je ne refais pas un poste. Donc, oui, on peut dire facilement 200, 250, c’est ça ! 

Quelle est ta mosaïque préférée ?

Ma mosaïque préférée, c'est le pélican que j'ai fait une première fois à Angers, qui a été enlevée, que j'ai refait au sud d'Angers sur un pont, et que je suis allé aussi poser à Paris.

Et ça, c'est vraiment mon kiff, parce que je me suis basé sur une image de pélican, et, en une bonne heure à peu près, j'ai réussi à pixeliser un truc vraiment sympa. Enfin, j'étais assez étonné d'avoir réussie, et donc, là, je me la suis vraiment appropriée. Et puis, en plus, petit à petit j'ai fait des petites modifs, par exemple maintenant le bout des ailes, au lieu de le faire en noir, comme au départ, maintenant ceux sont des rayons colorés. Donc, je la kiffe bien. 

Le côté oiseau, le côté coloré des plumes, ça me fait bien kiffer.

Est-ce que tu as une mauvaise expérience à nous raconter ?

Ouais, alors là, même si je me suis fait “topper” une fois par la police, mais finalement, c'était pas méchant, ce qui m'avait vraiment saoulé, c'était à Nantes. Quand c'était vraiment mes débuts encore, j'avais préparé Link en mosaïque. Donc, c’était quand même une bonne pièce, c'était quand même assez grand, et au moment où je vais la poser dans la rue, le matin, tout me retombe sur la gueule. 

Au moment où je la pose sur le mur, plein de carreaux de mosaïque s’étaient barrés. Ça n'avait pas tenu et ça m'avait vraiment bien fait chier car je ne m'attendais pas à ça et c'était la première fois que ça m'arrivait. 

Donc, ouais, je dirais ça quand même, c’est peut-être la plus forte expérience.

Quels sont tes projets artistiques et tes envies pour cette année ?

En fait, depuis octobre on va dire, je me suis mis pleinement en mode artiste auto-entrepreneur. Donc, je fais des visites guidées. Ça faisait déjà 3 ans que je faisais des visites guidées sur le street art à Angers, et puis, ce que j’ai développé ici, c'est les ateliers pixel art. Je vais dans des écoles, dans des établissements scolaires, et puis, voilà, les enfants peuvent faire leurs mosaïques et généralement, on peut ensuite les poser sur les murs de l'école. 

Donc j'ai toujours un peu des contrats par rapport à ça et c'est vrai que c'est quand même beaucoup de boulot. C'est difficile maintenant de faire la différence entre boulot et loisir. 

Et concernant mes envies, c'est vrai que je pourrais avoir des envies de faire une grande mosaïque sur bois, par exemple genre 1,20 mètres sur 1,20 mètres, ça, ça me ferait bien kiffer de faire ça. J'ai noté comme ça, sur un papier, les 2-3 trucs qui me ferait bien kiffer mais voilà, tant que je ne pose pas à côté des dates pour faire ça, j'aurais toujours des choses à faire à côté. 

Ton rêve le plus fou ?

Mon rêve le plus fou, bah, moi, ça serait de me retrouver sur une grande scène avec un grand public, ou du moins le plus atteignable, ce serait que je fasse une sorte de “one”, un seul en scène, de une heure où il y aurait musique, danse, chant, imitation, humour. 

Mais mon rêve le plus fou, ce serait peut-être d'être un peu comme une rockstar, d'avoir un groupe de musique, d'avoir une je ne sais pas, l'Olympia, une grande scène devant moi et de chanter, balancer de l'énergie et du kiff comme un ouf sur une chanson. 

Et pour finir, quel artiste voudrais-tu que j’interview pour le prochain portrait ?

Je sais pas, ça pourrait être @art_no_b qui est sur Angers aussi, qui fait des trucs très chouettes. 

Comment te suivre (site, compte instagram, pseudo Flasher…) ?

J'ai un blog, mais bon, là, depuis un certain temps, je ne le mets plus trop à jour. 

Donc, c'est plus Facebook, j'ai une page, ma page c'est WaldoPixArt ou sinon sur Instagram bien sur.

Allez salut !

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Merci Waldo pour cet entrevue avec toi, belle continuation à toi !

Crédit photos @Waldo

 

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